Avez-vous déjà entendu cet argument qui consiste à remettre en question la pertinence des mandats souverainistes au Parlement européen?
Par exemple (le sujet est pris au hasard): mais pourquoi donc Marine Le Pen siège-t-elle dans une institution dont elle s’emploie à remettre en cause la légitimité?
La question est pertinente et rejoint la problématique plus globale de l’utilisation ou non du système politique, juridique, économique ou, que sais-je encore, journalistique, que l’on entend pourtant remettre en cause.
Ce qui me surprend en revanche, c’est que l’argument n’est jamais retourné à l’échelle nationale.
Je pose donc la question: quelle est la place d’un député européiste à l’Assemblée nationale ou au Sénat?
Cette interrogation n’a jamais été posée, à ma connaissance, à un parlementaire français. Et pour cause, il aurait bien du mal à y répondre, sauf à remettre totalement en cause la légitimité de son propre mandat.
En effet, il m’apparait que nous sommes actuellement en présence d’un système doublement hypocrite.
Premièrement parce que les parlementaires français favorables à une intégration européenne plus poussée exercent pourtant leur mandat au nom même du principe de la souveraineté nationale.
Deuxièmement parce que ces mêmes parlementaires ne s’engagent pas dans une réforme constitutionnelle visant à remettre en cause le principe de souveraineté nationale au profit des institutions européennes. En effet, une telle réforme risquerait (sans aucun doute) de leur ôter définitivement toute légitimité.
Nous voici donc en présence aujourd’hui d’élus nationaux qui se satisfont pleinement du principe de souveraineté lorsqu’il s’agit d’occuper leur siège parlementaire, mais qui n’entendent exercer leur mandat qu’à titre symbolique afin de ne pas entraver la libre marche vers l’Europe intégrée.
Article 3 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen
« Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. »
Hervé Morin (Nouveau Centre)
« Mes chers amis, quel que soit le chemin que nous choisirons pour notre parti, je vous invite à ce que le Nouveau Centre soit plus que jamais le parti de l’Europe fédérale.«
Article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. »
Christophe Cavard (EELV)
« La question qui enflamme notre hémicycle est celle de la souveraineté. Les écologistes, même s’ils sont très intéressés par le sujet, ne pensent pas, contrairement à leurs collègues du groupe GDR ni à leurs collègues de droite, que ce soit l’alpha et l’oméga du débat. »
[box]Merci d’avance à tous ceux qui publient/relaient mes articles. Merci cependant de sélectionner un extrait et de mettre le lien vers l’article original! Magali[/box]
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