Ce texte est un extrait de l’article publié sur le blog Gaulliste Liste : « A quoi sert le Parlement européen ?« .
Connaissez-vous la loi d’Hondt ? Cette règle, non écrite, est pourtant fondamentale dans le fonctionnement du Parlement européen. C’est elle qui, par un savant partage de points entre les groupes parlementaires selon leur poids respectif, permet d’attribuer les rapports ainsi que les postes dans les 22 Commissions composant le Parlement.
Ainsi, les groupes politiques positionnent leurs « points » sur les Commissions qu’ils souhaitent présider.
Il y a, à ce propos, une anecdote caractéristique de l’ambiance unique qui règne au Parlement. Celle de la Commission du commerce international qui, lors de sa création en 2004, a vu Jean-Marie le Pen présider la séance (car il en était alors le doyen) et organiser ainsi le vote désignant Helmuth Markov, membre de la Gauche unitaire, comme Président de la Commission.
Un Président issu de la gauche radicale applaudi par un doyen d’extrême droite ? L’exemple est cocasse et certes tiré par les cheveux. En tout cas, il montre que, loin des caméras et de la pression médiatique et électorale, le travail au Parlement européen est souvent fait de consensus et de compromis.
Si la plupart des textes sont adoptés par les deux grands groupes politiques (les socialistes et le parti populaire), c’est parce qu’avant les séances plénières, les groupes d’opposition échangent souvent leur approbation contre des amendements.
Puisque dans la plupart des cas, la droite disposant de la majorité des sièges, les textes proposés par la Commission seraient adoptés, les groupes d’opposition cherchent à améliorer, plus ou moins à la marge, les directives et les règlements.
Lors des séances plénières, on voit ainsi selon les amendements, des vagues alliant tantôt socialistes, centristes, et parti populaire, tantôt socialistes, écologistes et gauches radicales.
Avant chaque séance de votes, on peut dire que les jeux sont faits, les alliances décidées. Chaque parlementaire entre dans l’hémicycle avec une « feuille de vote » précisément remplie. Pour chacun des amendements et textes votés, les consignes de votes sont connues.
Ces feuilles de vote sont tellement sensibles que les passages menant à l’hémicycle sont sérieusement surveillés. L’idée serait bien vite venue à l’esprit d’un lobbyiste d’échanger la feuille de vote d’un parlementaire avec une autre plus favorable à ses causes.
C’est certain, il faut au moins une fois dans sa vie, assister à une séance de vote au Parlement européen. C’est là un spectacle très étonnant, voire effrayant, que de voir pendant près d’une heure les mains des parlementaires sans cesse se lever, se baisser, à un rythme effréné.
[box]Merci d’avance à tous ceux qui publient/relaient mes articles. Merci cependant de sélectionner un extrait et de mettre le lien vers l’article original! Magali[/box]
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